L'anneau gastrique

L'anneau gastrique : traitement chirurgical de l'obésité

Les traitements chirurgicaux de l'obésité ont fait de grands progrès depuis quelques décennies, notamment avec la mise au point de l'anneau gastrique dont la pose est moins difficile et provoque moins d'effets secondaires que d'autres techniques antérieures comme la gastroplastie par agrafage.
Mais attention, cela n'en demeure pas moins une intervention chirurgicale lourde, réalisée sous anesthésie générale, comportant des risques de complications (post-opératoires telles que phlébite, embolie pulmonaire, ou par la suite hémorragie, glissement, érosion, infection...) dont il importe d'être bien informé et qu'il ne faut pas sous-estimer lorsqu'on aspire, après des années de vaine lutte contre les kilos, à maigrir facilement et définitivement : la fréquence des complications est de l'ordre de 10 à 20% ce qui explique pourquoi seule l'obésité morbide - IMC>40 (pour connaître votre IMC, cliquez ici) - est une indication pour cette intervention, les sujets ayant un indice de masse corporelle inférieur encourant davantage de risques liés à l'intervention qu'aux complications de l'obésité...
Il faut par ailleurs être conscient que l'anneau mis en place devra être conservé durant toute la vie, pour ne pas reprendre de poids après avoir maigri, et qu'il sera indispensable de modifier radicalement ses habitudes alimentaires, ne serait-ce que pour permettre à la nourriture ingérée de ne pas se coincer dans l'anneau. On notera que les troubles du comportement alimentaire tels que grignotage et boulimie sont des contre-indications à l'intervention, ce type de comportement ne permettant pas de maigrir, malgré la présence de l'anneau.
Il est essentiel, pour toutes les personnes qui souffrent d'un problème de surpoids ou qui se trouvent trop grosses, de ne pas considérer ce moyen de traitement de l'obésité comme un remède miraculeux, facile et sans danger.
La grande médiatisation dont bénéficie actuellement cet acte chirurgical ne doit pas conduire à une banalisation abusive d'un acte qui n'est réellement indiqué que pour une minorité d'obèses. Or le terrain est glissant car la majeure partie de la population souhaite maigrir, même en l'absence de surpoids réel, et les gens se montrent souvent peu raisonnables tant au niveau des moyens qu'ils sont prêts à mettre en oeuvre pour y parvenir, qu'en ce qui concerne leur objectif pondéral. Diététiciens et nutritionnistes recoivent régulièrement en consultation des femmes ayant un indice de masse corporelle inférieur ou égal à 21 (ces personnes sont donc loin de l'obésité), qui désirent atteindre un poids correspondant à un IMC inférieur à 19 voire même à 18...
Réalisme, mûre réflexion et démarches longues (on parle de "parcours du combattant" : chirurgien, psychiatre, pneumologue, cardiologue, diététicien, anesthésiste, ...) sont donc indispensables afin d'éviter échecs et imprudences aux lourdes conséquences. Passons maintenant à l'aspect résolument positif : 80% de réussite menant à une perte de 70 à 80% du surpoids en 1 à 2 ans. Les chiffres sont éloquents.
Comment l'anneau gastrique permet-il de perdre du poids ? Le principe est de serrer l'anneau autour de la partie supérieure de l'estomac de telle sorte qu'il soit divisé en deux à la façon d'un sablier : une petite poche au dessus de l'anneau, vite remplie par la nourriture ingérée conduisant à un rassasiement rapide, le reste de l'estomac placé sous l'anneau formant une seconde poche dans laquelle les aliments passent lentement, avant d'être digérés normalement. Ce principe associé à l'obligation de mâcher longuement et à la gêne qui peut être éprouvée au passage des aliments (voire des douleurs ou des vomissements) permettent de réduire de façon très importante le volume de la ration alimentaire, et du même coup, l'apport énergétique total de la ration, sans que le porteur de l'anneau souffre de la faim.
L'absence de sensation de faim rend donc ainsi plus aisément supportable la réduction de la quantité de nourriture. Cet aspect primordial de la réussite du traitement permet d'expliquer pourquoi un si grand nombre de personnes qui se mettent au régime d'elles-mêmes, sans consulter un professionnel de la santé, ne peuvent suivre très longtemps la ligne de conduite alimentaire qu'elles souhaitent s'imposer : parce que la faim les rappelle à l'ordre douloureusement et les conduit à "craquer" (puis à culpabiliser et à se "venger" sur la nourriture en s'auto-dépréciant, ce qui n'est pas très bon, ni pour le moral, ni pour la ligne...).
C'est pourquoi, pour éviter cet écueil lorsqu'on entreprend un régime amaigrissant, on ne doit pas se contenter de manger moins (auquel cas l'estomac tire le signal d'alarme de la faim et vient vite compromettre la réussite du régime). Ce qui est primordial, en réalité, c'est de modifier les proportions des différents types d'aliments présents dans la ration sans pour autant réduire les volumes.
Ainsi la plénitude gastrique est assurée et la présence d'une quantité de fibres alimentaires suffisante permet de retarder la vidange de l'estomac et la réapparition de la faim. De plus, la prise de repas suffisamment copieux apporte une satisfaction psychologique (opposée à la frustration) qui favorise le suivi du régime sur le long terme. Enfin, comme ces proportions sont celles qui permettent de fournir au corps les différents nutriments (protides, lipides, glucides, mais aussi vitamines, minéraux, etc.) essentiels pour la santé, on est gagnant sur tous les tableaux.
Pour réussir ce rééquilibrage alimentaire, il est nécessaire de bien connaître les aliments et de se départir de tous les préjugés et idées fausses qui peuvent circuler à leur propos. Pour y parvenir et surmonter, le cas échéant, les difficultés que l'on rencontre en chemin, les conseils et le soutien d'un diététicien (ou d'un nutritionniste) sont indispensables.
Si cette conclusion s'éloigne quelque peu du sujet que nous nous sommes donné dans cette page, c'est qu'elle sert la cause du plus grand nombre et qu'il aurait été dommageable de passer sous silence cette solution simple et efficace aux problèmes de surpoids, et qui pourtant n'est que rarement mise en application en première intention. Lorsqu'on veut ouvrir une porte, il est inutile de pousser ou de tirer de toutes ses forces si on n'a pas commencé par tourner la poignée. Les gens vous donneront pourtant des tas de bons conseils et vous vendront à prix d'or toutes sortes de potions et d'incantations censées convaincre la porte de s'ouvrir !